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Syndicat d'Apiculture du Rhône et de la Région Lyonnaise
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Essaim naturel ou essaim artificiel ?
ESSAIM NATUREL OU ESSAIM ARTIFICIEL ? Au moment de l’établissement d’une colonie naturelle, l’essaim nu est dans l’obligation d’aménager la demeure choisie. Celle-ci sera nettoyée et les parois seront recouvertes d’une couche de propolis dont l’effet est réputé stérilisant. Sages précautions sanitaires naturelles ! En même temps, et aussitôt, les cirières commenceront à travailler. Au début, elles utilisent du nectar emporté depuis le logis d’origine. Celui-ci peut être diversement contaminé. D’ailleurs l’essaim lui-même peut arriver au nouveau logis avec déjà certaines infections. Pour bien faire, faudrait-il pour autant enlever les premières ébauches de constructions, les premiers jours par prudence afin de restreindre d’éventuelles contagions ? La jeune colonie a donc une occasion de se "purifier", de se débarrasser d’éventuelles infections anciennes. Il s’agit bien d’un avantage considérable : celui de se refaire une santé. Mais ce n’est pas tout, d’autres circonstances avantageuses seront au rendez-vous. D’ores et déjà, notons que les essaims artificiels sur cadres sont privés de tels avantages ! L’activité principale L’activité principale d’un essaim naturel au cours de son établissement s’articule autour de la production de cire. Il y a besoin d’alvéoles en quantité pour stocker le nectar, comme pour l’élevage.
De telles activités se maintiendront tant que durera la miellée. Selon les dimensions du logis et des conditions favorables disponibles, cette activité devient dominante, même l’année suivante. À partir de ces constatations il faut admettre un fait : sécréter de la cire en grande quantité durant une miellée abondante est naturel chez les abeilles. Cette activité essentielle fait partie intégrante de leurs mœurs. La contrarier, l’empêcher, est donc une action contre-nature ! L’apiculteur qui agit de la sorte, peut compter sur des conséquences dommageables. C’est pour cette raison, les règles d’or des anciens semblent justifiés : Il ne faut jamais installer un essaim naturel sur des cadres bâtis ! ! ! Un paradoxe semble pourtant contrecarrer ce dicton. Les expériences démontrent, que les essaims naturels préfèrent choisir les ruches pièges garnis de vieux cadres au détriment de ceux préparés avec des cadres neufs munis de cire gaufrée ! Ils démontrent aussi qu’ils ont une préférence pour s’installer dans des cheminées désaffectées, et de plus, désaffectées aussi par d’autres colonies. (J’ai été appelé trois années de suite par M. Y. Perrin-Fayolle à Ecully (69) pour déloger de tels essaims installés systématiquement dans la même cheminée). Comment expliquer de tels phénomènes ? Si ce n’est par l’opportunisme, par le souci d’économie d’énergie ? Admettons cependant que les éclaireurs à la recherche d’un logis peuvent parfaitement "supposer" ces vieux cadres sans danger sanitaire ! Peut-on leur faire confiance totalement ? En tout cas pour limiter les risques de contamination, il parait raisonnable de vouloir retirer les vieux cadres, quelques jours après l’installation de l’essaim naturel. Comment agit l’apiculteur moderne D’abord il n’aime pas courir après les essaims naturels. Ensuite, pour dominer son cheptel, et cela pour des raisons de rendement, l’homme de métier d’aujourd’hui sélectionne. Il cherche à homogénéiser ses colonies selon ses propres critères. En général il s’agit de l’économie à court terme, le profit le plus rapidement possible. Il n’aime pas le hasard. Il se méfie de l’essaim naturel, celui-ci n’est jamais standard ! Déjà la souche est supposée essaimeuse et de plus il n’est pas toujours identifiable. Cependant, quelquefois le hasard peut produire aussi des miracles. Exemple : Le 20 mai 2001 un petit essaim vagabond, dit secondaire (occupant la partie centrale de trois cadres) arrive dans une de mes ruches pièges. L’année suivante, cette colonie, laissée sur place a produit 96 kg de miel + ces cadres remplis de réserve pour l’hiver, alors que les colonies voisines ont produit 30 kg en moyenne.
Mais, de nos jours, on préfère constituer des essaims artificiels sur cadres. Ceux-ci sont obtenus par division, de préférence à partir de ses propres colonies sélectionnées. On cherche à éviter des surprises qu’elles soient bonnes ou mauvaises ! Mais en réalité, sans le savoir c’est ainsi qu’on prend des risques. En effet la santé des essaims artificiels peut être apparente, en tout cas sans garantie. On ne veut pas imaginer faire des prélèvements d’abeilles sur chaque division, afin de faire pratiquer des examens virologiques au laboratoire qui garantirait la santé d’un essaim sur cadres ! Mais comment se présente le cas des essaims artificiels ? Rappelons-nous qu’ils sont installés sur de vieilles alvéoles de vieux cadres, avec des réserves anciennes qui elles-mêmes peuvent être infectées, comme l’élevage des larves. Imaginons aussi la présence des maladies latentes de la colonie souche. N’oublions pas non plus que les abeilles des colonies artificielles n’ont pas la possibilité de vaquer à leur occupation principale naturelle saisonnière, c’est à dire la sécrétion de la cire. De ce fait, elles n’auront pas d’occasions pour se débarrasser d’éventuelles infections anciennes. Bien au contraire elles vont les entretenir, elles vont même pouvoir les aggraver par la suite. En cas d’achat, l’acquéreur d’un essaim sur cadres peut donc facilement se procurer des maladies apicoles latentes à ses frais. En effet la santé de tels essaims ne peuvent pas être garantie à 100% . Les maladies latentes ne sont pas décelables au moment de la transaction. D’autres handicaps aussi importants Notons que les classes d’âges et d’activités spécialisées composant l’essaim naturel sont naturellement équilibrées, proportionnées ! Phénomène extraordinaire et pour le moment inexplicable, mais, observé et reconnu unanimement ! Dû sans doute pour une grande par à leur dynamisme. Justement ce n’est pas le cas pour les essaims sur cadres. Le manque d’effectifs dans certaines tranches d’activités, notamment parmi les butineuses de pollen, de nectar, d’eau...est manifeste. C’est le cas, soit pour l’essaim sur cadres, soit pour la souche et probablement pour les deux. Ce fait inévitable peut provoquer des conséquences fâcheuses pour le développement comme pour la santé de toutes colonies artificiellement constituées. Une colonie dont la population n’est pas équilibrée est dans l’obligation de réorganiser l’occupation de sa population. Pendant la période de la « restructuration » = division, certaine catégorie du personnel sera appelée à passer par « des stages de reconversion » et cela aux frais de l’apiculteur (employeur SVP ! en utilisant le vocabulaire d’usage par ailleurs. Une telle colonie est comme dans un état de faiblesse et par conséquent, dans un état de fragilité sanitaire. Il n’est nullement étonnant alors, que le dynamisme d’un essaim artificiel, quels que soient ses critères de sélection, ne dépasse jamais celui d’un essaim naturel. Pourtant les essaims artificiels ont "l’avantage" d’avoir des alvéoles bâties et des réserves. Mais en réalité ce ne sont pas les véritables avantages ! Bien au contraire ! En conclusion Le sujet évoqué ne semble pas tourmenter outre mesure l’homme de métier d’aujourd’hui. Les petites annonces spontanées dans les revues apicoles sont en sens unique : "ventes d’essaims sur cadres", plus personne ne propose la vente d’essaims naturels nus ! De plus, économie, productivité, rentabilité immédiate obligent. On se rassure. Il y aura toujours des médicaments pour guérir les maladies ! Et cela, à la plus grande satisfaction des laboratoires pharmaceutiques. Au besoin, on réclamera une aide financière (EU !) pour supporter les frais. Que cet écrit soit une incitation à la vigilance sanitaire et un prétexte à la réflexion par ailleurs. Joseph Bencsik BENCSIK Joseph - 29 mai 2007 |